Simplicité volontaire
Hier, au parc Ahuntsic, sacro-saint lieu de maintes de mes fréquentes observations de la race humaine, trois jeunes hommes jouaient au frisbee et trois autres jouaient au aki. Si en apercevant les premiers un sourire est né sur mon visage, en tournant mes yeux vers les seconds il s'est carrément fendu jusqu'à mes oreilles ! En cette ère d'esclavagisme technologique où les trottoirs croulent sous les téléviseurs et ordinateurs jugés désuets et où tant de pupilles sont partout détournées vers des écrans, plats de préférence, il m'a fait du bien de voir quelques semblables, passablement plus jeunes que moi de surcroît, s'amuser avec un simple disque ou une toute petite balle. Le plaisir peut tenir à bien peu de choses. La créativité aussi d'ailleurs. Nul n'a plus d'imagination qu'un enfant à qui on tend un crayon et un bout de papier. Et encore... Si on ne lui tend qu'un crayon, il en fera un train, un arbre ou un prince. Et si on ne lui tend qu'une feuille de papier, il en fera une maison, une robe ou un nuage.
Je me souviens qu'une de mes nièces aimait particulièrement aller lancer des cailloux à l'eau et que l'autre pouvait passer un temps fou à découper des bouts de laine ou de tissus quand elles allaient en visite chez mes parents. Je me rappelle également les avoir observées toutes les deux "jouer à l'épicerie" avec des boîtes de céréales et de biscuits vides. Je ne démonise en rien les gadgets modernes. Après tout, je tape les textes de ce blogue sur un ordinateur portable et je suis en mesure de les agrémenter de photos prises à l'aide d'une caméra numérique ! Toutefois, mes mains, qui se sont autrefois refermées sur des cocottes, des roches et des pissenlits comme sur autant de trésors, aimeraient bien aujourd'hui, parfois, se réouvrir sur un bout de bois ou sur une corde à danser...