Résidence(s) secondaire(s)
Si le parc Ahuntsic est mon balcon, le marché Jean-Talon est ma résidence secondaire ! (Ça vaut mieux que "tous les Hilton de la terre" d'un certain businessman...) J'y suis allée aujourd'hui et j'y ai vu quantité de muscles s'affairer à monter les kiosques extérieurs, ce qui devrait être chose faite ce week-end. J'ai eu le bonheur de revoir mon "marchand d'adoption", dont j'ignore encore le nom après tant d'années. Si lui aussi ignore le mien, il me reconnaît néanmoins chaque printemps et chaque semaine par la suite, jusqu'en octobre.
C'est bon de se sentir chez soi quelque part. Ou du moins de faire momentanément partie d'un décor, quelqu'il soit, sans trop y détonner. Consciemment ou pas, notre démarche s'y fait plus lente et notre regard plus pétillant. À Montréal, outre dans les marchés publics, je me sens ainsi dans n'importe quel parc. Parce que les arbres sont passés maîtres dans l'art de m'apaiser. Leur force et leur stabilité sont en cause, assurément. Mes "racines" campagnardes aussi. Surtout. Et des arbres viennent les livres. Or, si je suis la réincarnation d'une tortue, je suis également un rat de bibliothèques ! Tant de choses à y apprendre et d'histoires à s'y laisser raconter...
En plus de fréquenter certains lieux chéris, il peut parfois être grisant de se fondre dans une foule, que ses membres soient comme nous fans d'un certain chanteur ou qu'ils militent eux aussi pour cette cause qui nous tient tant à coeur. Dans une pièce de quelques mètres carrés comme sur une superficie plus considérable, dans un grand silence comme dans un grand cri collectif, des liens peuvent se tisser. Ou pas... Parce qu'après tout, lorsqu'on visite un endroit qu'on aime ou lorsqu'on se glisse de son plein gré dans la masse, on est toujours libre de s'y sentir seul au monde.